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Masbourg : cérémonie d’hommage devant le monument aux Morts.

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Ce samedi 12 décembre 2015, à l’occasion de la St Ambroise, les mouvements patriotiques FNC se sont retrouvés devant le monument aux morts de Masbourg après la messe de 18 h le Bourgmestre de Nassogne, Marc Quirynen, a expliqué pourquoi dans son discours que vous retrouverez ci-après, ainsi que celui de Albert Davreux, président de l’association.

Marc Quirynen :

Vous vous étonnerez peut-être de notre présence aujourd’hui au sein de votre assemblée, mais au fait, elle est la résultante d’une initiative des associations patriotiques de notre commune.   En effet, nos associations patriotiques ont jugé utile de redorer leur blason en organisant une cérémonie d’hommage devant le monument lors du week-end de kermesse locale dans les plus petits villages. Les cérémonies d’hommage devant le monument tombaient en effet en désuétude dans ces villages où l’occasion n’était plus offerte d’organiser de telle manifestation. La kermesse locale constitue une opportunité de rendre hommage aux habitants de la localité qui se sont sacrifiés pour la sauvegarde de notre pays.  Après Ambly et Lesterny en 2013, Charneux et Chavanne en 2014 et Grune au mois de juin dernier, nous voici réunis à l’occasion de la kermesse de Masbourg, qui fête Saint-Ambroise le week-end qui suit le 7 décembre.

Ce n’est pas par esprit de nostalgie que la commune a adhéré à cette idée, mais c’est par esprit du devoir de mémoire. Les habitants des plus petites sections de notre commune ont en effet tout autant de droit de reconnaissance que ceux des sections les plus peuplées. Aussi, je tiens à vous remercier de votre présence aujourd’hui devant ce monument, monument qui porte gravé dans sa pierre le nom des héros de ce village, morts en 14/18 et en 40/45. La cérémonie qui nous réunit veut apporter un hommage aux victimes des deux guerres imposées par la défense de la patrie et de la liberté. Cette lutte est symbolisée par ce monument qui nous rappelle d’abord les efforts et les sacrifices du pays sur le plan militaire au cours des deux longues épreuves, qui débutèrent par une agression violente et brutale. En 1914 s’en suivirent les opérations militaires avec la dure bataille de l’Yser, l’épreuve des gaz toxiques, la guerre des tranchées. Beaucoup hélas n’en revinrent pas. C’était il y a tout juste 100 ans.

L’agression de mai 1940, à cause des progrès de l’armement et de sa mise en œuvre, fut encore plus violente et plus brutale. Les premiers combats furent pénibles, mais illustrés par de hauts faits d’armes dont eurent une large part les Chasseurs ardennais de nos régions.

La capitulation qui suivit fut pleine d’une amertume, une grande partie de nos soldats prit le chemin d’une captivité de cinq ans. Quelques unités belges intégrées principalement dans les forces britanniques  continuèrent le combat ; des aviateurs belges se distinguèrent dans l’épopée de la bataille d’Angleterre.

La Belgique a joué un rôle majeur dans ces guerres, en particulier par la résistance courageuse de ses soldats à l’invasion allemande. Au cœur de cette tourmente, notre petit pays fut entraîné malgré lui dans la guerre, pays dont la neutralité fut violée, pays envahi de toute part qui ne connut que le front et les territoires occupés, l’horreur des tranchées, mais aussi les boucliers humains et le massacre de milliers de civils, la destruction de plusieurs villes et les déportations de main d’œuvre, la misère, la faim et le pillage systématique. Telles étaient les conditions de vie atroces de la population civile dans tous les territoires occupés.

En rappelant cet historique, nous voulons honorer l’action du soldat, mais aussi nous souvenir des souffrances des déportés qui durent aller au loin subir la loi du travail forcé et des privations. Pensons également à nos malheureux concitoyens qui périrent victimes de ces invasions, ceux qui furent victimes des représailles de l’occupant. Ce monument nous remémore la lutte de nos soldats, mais aussi les souffrances et les deuils infligés aux militaires et aux civils pendant presque dix ans de guerre.

Les noms inscrits sur ce monument nous rapprochent de la réalité vécue par les habitants de Masbourg : Bovy, Gérard, Hautot, Hayon, Jaumain, Kinkin, Legrand, Pierard, Sokay, Wigny et autres, autant de noms de famille qui nous sont familiers et qui démontrent l’engagement des habitants du village de Masbourg dans la sauvegarde de nos libertés. En ce jour, rendons hommage à ces hommes qui ont perdu leur vie dans la lutte pour notre liberté et notre démocratie, et à leur famille. N’oublions pas leur sacrifice, nous leur en sommes redevables. Ils ont donné leur vie pour la nôtre. Le moins que l’on puisse faire est de leur témoigner notre reconnaissance. Le sens du sacrifice des aïeux a débouché sur des réalisations concrètes, qui nous permettent aujourd’hui de vivre dans un pays libre, où nous pouvons exprimer librement nos opinions, nous déplacer sans contrainte. Soyons-en pleinement conscients, notre avenir leur servira de monument vivant.

C’est dans l’union qu’ont combattu et souffert ceux que nous honorons aujourd’hui. Puisse la jeunesse actuelle, qui souhaite la paix entre les peuples, bien comprendre que cette paix requiert d’abord la bonne volonté de tous les peuples et comprendre pleinement le message d’union de ceux qui ont sauvegardé notre liberté. L’union fait la force. Vive la Belgique, Vive le Roi.

En mémoire de tous ces sacrifices et épreuves subies par nos aïeux, je vous invite à observer une minute de silence.   

Masbourg, le 12 décembre 2015

Albert Davreux :

J’aurais pu aborder tant de sujets ; la crise de l’Euro, celle des pays endettés, celle économique. J’aurais pu parler des guerres qui déchirent les pays arabes, mais la proximité des élections communales m’a fait choisir d’évoquer les relations qui unissent les autorités communales et les associations d’anciens combattants en tenant compte de leurs missions respectives.

Les manifestations patriotiques, les rencontres, ne sont pas des rassemblements nostalgiques ou folkloriques d’anciens combattants relatant des faits d’armes.

Après la guerre qui a réuni des hommes venant de tous horizons, de toutes classes sociales, d’opinions diverses, mais qui ensemble, d’où qu’ils viennent, ont du faire face à l’ennemi, connaître la peur, la faim, l’omniprésence de la mort, des liens forts se sont créés entre eux. Une entité est née qui a engendré des associations diverses afin de partager le fardeau du souvenir, s’entre-aider, se rappeler les prisonniers de guerre, rendre hommage à ceux qui ne sont pas revenus.

Ces associations se sont surtout donné un objectif important : « la paix » à atteindre à travers une fonction qu’on appelle « le devoir de mémoire ».

Celui-ci consiste à faire connaître L’HISTOIRE, ce qui s’est passé et pourquoi, afin de pouvoir construire dans le futur sans, parce qu’on l’ignore, être condamnés à la revivre.

La jeunesse aura donc à édifier un monde de paix, de liberté, de justice.

Certains jeunes l’ont déjà compris qui se sont présentés pour être porte-drapeaux alors qu’ils n’ont connu ni la guerre ni le service militaire. Dans ce monde difficile qui est le nôtre, ils n’ont pas vécu en tant que civil, les bombardements, l’épouvante occasionnée par un coup de sonnette inattendu, le bruit de bottes sur le pavé ou la vue d’arrivées massives de véhicules de la Gestapo créant la panique, mais ce passé les a interpellés.
Pour rendre efficace le devoir de mémoire, les associations d’anciens combattants ont besoin du soutien de leur commune. Je tiens à dire qu’ici à Nassogne il n’y a aucun problème à ce niveau. Nous sommes écoutés, soutenus et respectés.

Ce soutien est indispensable, car chaque année, numériquement, nous qui étions des acteurs de premier plan des moments de la guerre, nous affaiblissons. Il est donc essentiel qu’un relais soit assuré pour que ce « devoir de mémoire » survive.

Les Autorités communales devront, entre autres choses, veiller à ce que dans les écoles « l’histoire » soit connue. C’est malheureusement très loin d’être le cas ! Nous en avons différentes preuves. Il serait intéressant de savoir, parmi les élèves qui ont chanté lors de leur fête d’école, le beau chant de Yannick Noah, combien pourraient le rattacher au passé ?

Restons conscients et n’oublions pas que chaque guerre développe des moyens de destruction de plus en plus importants.
Arsene Davreux.

Cliquez ici pour voir l'album photos de cette cérémonie.

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